La Grande Motte, une architecture avant-gardiste pour un bien vivre en littoral

Il est une ville située à quelques kilomètres à peine de Montpellier qui a beaucoup interpelé en son temps, et encore aujourd’hui : La Grande-Motte.

En effet, cette station balnéaire, à l’architecture exceptionnelle est issue d’un des projets touristiques et urbanistiques les plus importants des Trente Glorieuses, La Mission Racine, créée en 1963 et ayant pour objectif, sur 20 ans, l’aménagement touristique du littoral en Languedoc-Roussillon, qui faisait alors défaut.

Sous l’impulsion du Général De Gaulle, il s’agissait de répondre aux nouveaux besoins de vacances des français en contrant la concurrence des stations espagnoles. Le tourisme de masse devait être privilégié. Des « unités touristiques » ont alors été planifiées (Saint Cyprien, Leucate, Barcarès, Gruissan, Le Cap d’Agde, La Grande Motte et Port Camargue) sur 180 km du littoral de la région.

Pour se remettre dans le contexte, il faut savoir qu’à l’origine, la zone de La Grande Motte était couverte par des marécages et était inhabitée. La ville va donc être construite de toute pièce dans un projet d’ensemble.

C’est l’architecte Jean Balladur, inspiré à l’époque et pour ses premières réalisations, par l’esthétique du Bauhaus, qui est désigné pour imaginer et mener le projet. Il va alors changer tous les codes urbanistiques littoraux de l’époque, présents notamment sur la Côte d‘Azur.

Trois axes sont privilégiés : la plage, le port et les commerces.

Les façades ne sont plus tournées vers la mer mais perpendiculaires au littoral, ce qui permet de doubler le nombre d’appartements avec vue mer. Les logements ont tous des terrasses ou balcons. Il est dit que Jean Balladur se serait inspiré des sites Mayas.

Comme l’a fait auparavant Oscar Nyemeyer pour Brasilia, l’architecte de la Grande Motte va utiliser principalement le béton comme matériau. Et pourtant, La Grande Motte sera et l’est encore aujourd’hui, une ville-jardin avec 70% de son domaine urbain consacré aux espaces verts et arboré. Exit la promenade maritime et ses palmiers.

La plage est bordée d’un chemin piéton et la circulation des voitures en est isolée.

L’ensemble architectural est divisé par Jean Balladur en deux quartiers : Le Levant et Le Couchant.

Le levant est censé représenter, par ses formes rectilignes et ses pyramides tronquées, le quartier masculin, alors que le Couchant, doté de bâtiments aux formes courbes et ondulées serait le quartier féminin, y accueillant également les commerces.

En 2010, La Grande Motte a été labellisée « Patrimoine du XXème siècle » pour son modèle d’architecture.

Aujourd’hui, La Grande Motte, jeune cité balnéaire dont les 50 ans ont été fêtés en 2018, est recherchée pour ses appartements spacieux, avec vue mer, ses quartiers arborés, sa plage étendue et ses commerces nombreux.

En 2016, environ 25% des logements sont occupés au titre de résidence principale, dont près de 60% sont propriétaires, chiffre en constante progression. Elle compte 8800 habitants à l’année.

Elle n’est donc pas seulement une station de villégiature mais une ville à part entière où par ailleurs les montpelliérains aiment se promener ou prendre un verre les dimanches d’hiver.

Que l’on aime ou non cette architecture (aujourd’hui copiée), il est certain qu’elle ne laisse pas indifférent.

Le Bureau de la Fédération des Chasseurs Immobiliers